Plusieurs décennies après avoir commencé à sauvegarder et recenser le patrimoine bâti dans la Somme et en Picardie Maritime particulièrement, Nicole Dupré continue avec Maisons Paysannes de France à œuvrer pour la défense de notre bâti traditionnel.
Le parcours militant de Nicole Dupré commence en 1978 où elle créé, sous l’impulsion de Raymond et Aline Bayard la délégation départementale de la Somme de l’association Maisons Paysannes de France.
« La vie est souvent faite de rencontres » - N.Dupré
Fille d’une institutrice et d’un maréchal-ferrant, Nicole Dupré a grandi à Villers sur Mareuil, où elle réside toujours. Sans avoir de connaissances particulières dans le bâtiment et l’habitat traditionnel, c’est au détour d’une rencontre avec une collègue et amie, Janine Kotwica, rénovant sa maison dans l’Oise qu’elle fait la connaissance de Raymond et Aline Bayard, tous deux militants bénévoles pour Maisons Paysannes de l’Oise et assurant la responsabilité de la délégation départementale.
« J’avais un certain regret quand je vois l’église neuve de Villers sur Mareuil et que je la comparais, à partir d’aquarelles anciennes, à ce qui avait été détruit. » - N.Dupré
C’est au contact du couple Kotwica mais aussi grâce à la rencontre d’Aline et de Raymond Bayard, forts de leurs 1200 adhérents œuvrant à la sauvegarde du bâti traditionnel dans l’Oise que Nicole Dupré créé en 1978 la délégation de la Somme.
« La section Somme existe depuis 1978. On va dire que depuis cette date je milite pour la sauvegarde du patrimoine. » - N.Dupré
Nicole Dupré se lance ainsi dans l’aventure sur le département de la Somme. Elle pourra compter sur Micheline Agache, alors conservatrice de la bibliothèque d’Abbeville pour l’aider à faire connaître l’association. Toutefois, il ne s’agissait pas seulement de trouver des adhérents, l’objectif de l’association est aussi de proposer des visites conseils chez les particuliers. Nicole Dupré, alors enseignante de lettres agrégée à Abbeville, n’est pas du tout formée aux techniques traditionnelles.
« On ne manquait pas d’audace en pays de Somme » - N.Dupré
Passionnée, Nicole Dupré apprendra et, avec les autres membres de l’association, elle sortira un premier document pédagogique sur le torchis qu’elle fera préfacer par Robert Mallet.
« Remettre en usage le torchis, (…) c’est être intelligemment moderne. » - R. Mallet
Maisons Paysannes s’intéresse donc en premier au torchis, partie visible des veilles granges délabrées du Vimeu vert. Et puis, vient le questionnement sur la construction même de la maison picarde.
« Une maison picarde c’est un squelette, c’est une ossature bois qui est garnie de torchis mais le principal artisan dans cette affaire-là c’est le charpentier ». – N.Dupré
Lors d’un chantier torchis à Mons-Boubert dans les années 80, la rencontre avec François Calame, ethnologue spécialiste de la charpente confortera les connaissances de Nicole Dupré sur le bâti picard. Ce dernier devenu ethnologue régional et est mandaté par le ministère de la Culture pour réaliser une étude sur les savoir-faire et les artisans dans la région.
François Calame embarque Nicole Dupré dans l’aventure en lui demandant d’enquêter spécifiquement sur le département de la Somme.
A Nicole Dupré de conclure que le plus difficile aujourd’hui est de trouver les bons artisans capables de conserver l’habitat traditionnel et de transmettre leur savoir aux générations futures.
« Il faut sauver l’habitat picard mais à condition d’avoir des détenteurs de savoir-faire » - N.Dupré
Crédits photo : Etienne Roussez | Réalisation : Etienne Roussez et le Parc naturel régional Baie de Somme Picardie maritime
Avec la participation de Nicole Dupré
Merci à l’association Maison Paysanne de Somme et à Madame Nicole Dupré pour leur collaboration
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©EtienneRoussez