Nous sommes actuellement en train de construire un tout nouveau dépôt qui pourra accueillir 23 métros à quelques centaines de mètres de la station de métro Erasme à Anderlecht. Dans ce dépôt, il y aura également un atelier qui servira à la maintenance de 7 autres véhicules. Le dépôt Erasme est en grande partie sous terre et sa construction était nécessaire pour la modernisation du métro. Nous sommes allés visiter ce site impressionnant.
Dans le but de moderniser et de prolonger le métro vers le nord de la ville, la STIB a commandé 43 véhicules supplémentaires qui seront principalement destinés à améliorer les fréquences des lignes 1 et 5. Nous disposons actuellement de 66 rames de métro réparties sur deux dépôts : un à Auderghem (Delta) et un à Anderlecht (Jacques Brel). Cependant, les deux dépôts existants n’offraient plus assez de places pour les nouveaux véhicules.
C'est pourquoi nous avons posé nos yeux sur une zone très proche de la station de métro Erasme, qui se trouve être le terminus de la ligne 5. Nous y construisons donc un dépôt qui se situe principalement sous l'avenue Henri Simonet. L'emplacement a été choisi de manière stratégique car à partir de là, nous pouvons lancer facilement les métros sur notre réseau.
La méthode classique bruxelloise.
Pascal coordonne la construction du site qui a débuté en mars 2017 où on y donna un premier coup de pelle. « Afin de ne pas bloquer complètement le trafic sur l’avenue Simonet, nous travaillons en plusieurs étapes. Nous avons d’abord commencé par la partie Sud du dépôt et dirigé le trafic vers le Nord du chantier. Dans une seconde phase, nous avons inversé la situation, de manière à ce que le trafic soit possible à tout moment. L’organisation du trafic était surtout importante pour l'hôpital, à qui on a attribué une bande spéciale pour les ambulances. »
Pour construire le site, les ingénieurs ont opté pour la méthode classique bruxelloise. C’est-à-dire qu’un trou est creusé au préalable à l'endroit où les murs et les 300 colonnes de support seront construites par la suite. Ce trou est d’abord rempli de béton. Cette partie est ensuite recouverte par une sorte de toit qui portera le revêtement. Enfin, la dernière étape consiste à creuser l'espace sous-terrain et y installer le sol. Au cours de cette phase finale, Bruxelles Mobilité peut déjà commencer à réaménager l'avenue, les pistes cyclables et les trottoirs, afin que la circulation puisse revenir à la normale le plus vite possible.
120 piscines olympiques
"Nous avons d’abord creusé aux endroits où les murs et les colonnes devaient venir et les avons bétonnés. Les pelleteuses ont atteint 35m de profondeur", explique Pascal. "Aujourd’hui, nous sommes dans la phase où nous excavons le sol."
Ce qui fait que ces travaux sont si impressionnants ? La surface du site représente 4 terrains de football et le volume à creuser est similaire à celui de 120 piscines olympiques ! "Une énorme quantité d’argile a été extraite. Une partie de celle-ci a été récupérée par une société spécialisée et sera transformée en briques", explique Pascal.
Une voie d'essai
L’ensemble du dépôt sera à peine visible en surface puisque toutes les activités de remisage et de maintenance seront effectuées en sous-terrain. Cette section souterraine mesure 700 mètres de long et offre la possibilité de stationner des métros automatiques. L'atelier comprend les installations nécessaires à la maintenance du métro, telles que deux fosses qui ont la même longueur qu’un métro, un stand de levage, deux passerelles, un metrowash et une fosse spéciale pour nettoyer sous nos métros.
Seuls les bureaux administratifs et un centre de formation seront visibles en surface (ils seront bien sûr esthétiquement adaptés à l'environnement extérieur). Lors de la sélection du projet, nous avons bien évidemment aussi pensé à la performance énergétique du futur bâtiment.
Une voie d’essai de 1,2km sera construite le long de la ligne ferroviaire de Bruxelles-Gand à côté du futur dépôt. La voie servira à tester les métros qui seront remis en service après leur maintenance.
La remise sera en partie opérationnelle dès le printemps 2020, avec une exploitation complète à la fin de l'année.