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L'Ascension du Rocher Blanc Le Belledonne sauvage

Réalisée le 12 juillet 2022

Malgré les fortes chaleurs, une échappée dans la chaîne de Belledonne est toujours une bonne idée pour partir à la recherche d'un coin de fraicheur. Même si l'altitude de ces sommets n'est guère importante - ne dépassant pas la barre symbolique des 3000m - ces montagnes regorgent d'une multitude de lacs, plus ou moins faciles d'accès, plus ou moins cachés.

Lors de cette randonnée nous frôlerons tout de même les 3000m puisque nous nous attaquons au 3ème sommet le plus haut du Massif de Belledonne : le Rocher Blanc 2928m. Il se place à la dernière marche du podium derrière le Grand Pic de Belledonne 2977m et le Pic Centrale de Belledonne 2945m. Il dépasse également de deux petits mètres la fameuse Croix de Belledonne culminant à 2926m.

Le Rocher Blanc se situe dans le sous-massif des Sept-Laux, dont il est le culmen, dans le département de l'Isère mais non loin de celui de la Savoie. Plusieurs itinéraires permettent d'accéder à sa cime notamment celui en provenance des Lacs des Sept-Laux mais c'est une autre voie d'accès qui sera choisie pour cette ascension. En effet, nous accéderons au Rocher Blanc par sa face Est, au départ du parking du Rieu Claret, surplombant le Barrage de Grand-Maison. Cet itinéraire d'ascension présente l'avantage d'être à la fois plus sauvage, il y a donc moins de monde sur les sentiers, mais il est aussi moins sportif puisqu'il ne suffit ''que'' de 1200m de dénivelés pour atteindre la cime contre environ 2000m sur les différents itinéraires depuis Fond de France et les Sept-Laux.

Le pont traversant le Ruisseau du Bruyant. Ce dernier marquant la frontière entre la Savoie et l'Isère.

Après une traversée de la Vallée de l'Eau d'Olle, nous atteignons les alpages encore verdoyants entourant la retenue d'eau puis nous nous garons juste avant les Chalets du Rieu Claret, à la frontière entre l'Isère et la Savoie. La particularité de cet itinéraire est qu'il se situe à 90% en dehors des sentiers balisés. Les premières centaines de mètres suivent le sentier menant au Lac de l'Ane puis, pour la suite de la randonnée, il faudra se contenter de quelques cairns pour divaguer dans les vallons et les pierriers belledonniens.

Dès le départ, on fait face au Massif des Grandes-Rousses qui se dresse sur l'autre rive de la retenue de Grand-Maison. Ces montagnes dépassent allègrement les 3000m d'altitude.

On s'échappe rapidement du fond de vallée et de la route menant aux mythiques Col du Glandon et Col de la Croix de Fer. On suit la légère sente du Vallon du Bruyant menant au Lac de l'Ane. On grimpe côté isérois.

Quelques cirrus et quelques trainées d'avion embellissent le ciel alpin.

Après avoir avalés 200m de dénivelés et 600m de distance, le sentier menant au Lac de l'Ane part sur la gauche en traversant les alpages surplombant Grand-Maison. Nous continuons donc à vue en suivant grosso modo le vallon du Bruyant et les quelques cairns qui parsèment ces pentes. Par beau temps, le repérage n'est pas difficile et bien que l'inclinaison de la pente soit assez importante, le terrain ne présente aucune difficulté.

Le panorama s'agrandit rapidement au Nord-Est notamment avec quelques géants de la Vanoise qui apparaissent comme la Grande Casse 3855m à gauche, ou encore le Dôme de Péclet-Polset sur le centre-droit. Au centre, on aperçoit le sommet de l'Ouillon et quelques remontées mécaniques. Il s'agit du domaine skiable des Sybelles. Sous les alpages de l'Ouillon, la route menant au Col de la Croix de Fer.
Sur la droite, le Pic de l'Etendard 3464m se distingue de plus en plus par rapport à ses petits voisins du Massif des Grandes-Rousses.
Au niveau d'un replat, on domine plus amplement le Vallon du Bruyant. Il faut rejoindre l'autre versant du vallon et grimper dans les pentes herbeuses situées pile au centre de la photo. Une multitude de pics rocheux surgissent face à nous et malgré son altitude, la Rocher Blanc se fait timide. Il est pourtant bel et bien visible sur cette photo. Sa cime se situe juste à droite de la pointe rocheuse mi-ombre mi-soleil quasiment au centre de la photo.
Les Aiguilles de l'Argentière 2915m. Sommets qui ne s'atteignent uniquement par voie d'alpinisme.
Notre point de repère pour commencer l'ascension des gradins herbeux est cet immense bloc de roche au milieu du vallon (sur la droite du névé).
Les sources de montagnes dévalent les pentes de tout côté. Pourtant les lacs ne sont pas si nombreux dans cette zone.
Depuis le gros bloc, c'est le début d'un défilé de zigzags dans les pentes herbeuses. Entre le bloc rocheux et le haut des gradins herbeux, peu ou pas de cairns sont présents sur notre route. Un unique objectif : atteindre les pierriers en amont du vallon. Nous sommes seuls au milieu de l'immensité de Belledonne.
Trois pics rocheux apparaissent à l'Est. Leur silhouette est rapidement reconnaissable.
Les Aiguilles d'Arves se dressent fièrement du haut de leur 3514m d'altitude. Leurs consœurs de droite, les Aiguilles de la Saussaz, tentent également une percée.
Peu à peu, l'herbe laisse place au monde minéral.
Vers 2500m, on atterrit sur les vastes pierriers. Quelques cairns refont leur apparition, ils indiquent le chemin vers le Nord-Ouest. On cesse donc notre ascension tout droit dans la pente. Face à nous, la Pyramide 2912m.
Massif des Arves et Massif des Grandes-Rousses se partagent le panorama au Sud-Est.
Quelques sommets percent les arêtes vers le Sud, notamment l'Obiou et le Grand Ferrand (Seconde photo) et la Roche de la Muzelle (Troisième photo) entre les deux tronçons du téléphérique de l'Alpe d'Huez.
Le Massif des Grandes-Rousses et leurs petits glaciers. Au centre droit on distingue le Pic de l'Etendard dont la face Nord est encore bien recouverte par les glaces, suivi du Pic Bayle 3465m (le point culminant du massif) puis le Pic de la Pyramide et enfin le Pic du Lac Blanc d'où on aperçoit la gare d'arrivée du téléphérique.
Les arêtes édentées du Massif de Belledonne plongent dans Grand-Maison.
Une fois que l'on atteint des roches argentées, il faut stopper la traversée et reprendre l'ascension dans la pente. Au centre le Rocher Blanc pointe le bout de son nez. Le Lac de l'Amiante n'est plus très loin.
Le petit cirque du Lac de l'Amiante avec le Rocher Blanc qui domine ses eaux. Quelques névés sont encore présents et rafraichiront la montée en direction du Col de l'Amiante qui se situe à gauche du sommet, prochain objectif de l'ascension.
Petite pêche à la ligne avant de poursuivre l'ascension.
On contourne le Lac de l'Amiante par la droite. Plus que 200m de dénivelés.
Petit lac coincé entre ancienne moraine glaciaire et éboulis.
L'ascension du Col de l'Amiante. On passera sur la gauche des blocs de roche rouge, le col se situant juste en amont de ceux-ci.
Face au Massif des Arves. Le Mont Thabor et son Pic éponyme font furtivement leur entrée sur la gauche de la photo.
On tourne le dos à la Savoie.
Le Massif des Ecrins fait également son entrée sur la droite avec la Montagne des Agneaux, le Pic Gaspard et la Meije.
Arrivés au Col de l'Amiante 2809m, on surplombe deux des lacs appartenant au groupe des Sept-Laux présent sur le plateau en contrebas. La Chartreuse et le Vercors complètent l'arrière-plan alors que la Pyramide s'impose sur la gauche.
Les deux versants du Col de l'Amiante. Zoom sur le Pic de la Belle Etoile (Première photo).
La flore des pierriers belledonniens : la Joubarbe des montagnes et la Silène sans tige.
La Pyramide et le Glacier de l'Amiante. En réalité, il ne s'agit plus que de gros névés plus ou moins éternels (pour le moment). Il est possible de gravir le Col de l'Amiante depuis ce versant.
La dernière centaine de mètres s'effectue dans des blocs plutôt stables.
Le Sud de la Chaine de Belledonne apparait. Le Grand Pic de Belledonne se détache des autres sommets.

Puis on atteint l'imposant cairn sommital. On peut se demander pourquoi si peu de sentiers balisés pour un tumulus sommital aussi bien monté !

Au Sud et au Nord, le reste de Belledonne s'élance. Mais le massif est loin d'être l'unique composante de ce panorama.

Le Nord du Massif de Belledonne s'impose mais le Massif des Bauges (à gauche), le Massif de la Lauzière (au centre), celui de la Vanoise, des Alpes Grées et du Mont-Cenis (à droite) ainsi que le Col de la Croix de Fer arrivent à se faire une place dans l'horizon. Paradoxalement, seul le Mont Blanc est caché par la nébulosité.
Des Aiguilles d'Arves au Vercors en passant par la Meije, le Rateau, les Grandes-Rousses, la Roche de la Muzelle, le Rochail, le Dévoluy, le Massif du Taillefer et le Sud de Belledonne.
Un bouquetin se cache dans cette photo.
Il est prêt pour le grand plongeon dans le Lac du Cos.
Entre le Lac du Cos, le Lac de Cottopens et le Lac Carré.

Depuis le sommet du Rocher Blanc, nous n'apercevons pas la totalité des lacs des Sept-Laux qui sont en réalité au nombre de 8 : Lac Noir, Lac Carré, Lac de la Motte, Lac de Cottopens, Lac du Cos, Lac Jeplan, Lac de la Corne, Lac de la Sagne. Certains comptabilisent le lac Noir, d'autres non. Celui-ci, se situant légèrement en aval par rapport au reste du plateau lacustre.

Le Lac Carré, le Lac Noir et le Lac de la Motte avec la station du Pleynet (une des composantes du domaine skiable des Sept-Laux). En toile de fond, le Massif de la Chartreuse.
L'imposante falaise Sud du Rocher Badon 2912m. Ce sommet est facilement accessible depuis le Rocher Blanc. Il suffit de suivre l'arête en passant par le Col du Rocher Blanc.
On surplombe le cirque du Lac de l'Amiante en son centre. Même la voiture est visible depuis le sommet, sur les bords de Grand-Maison.
En direction de la Combe Madame (un autre accès pour l'ascension du Rocher Blanc), les vestiges du Glacier du Rocher Blanc sont encore visibles à droite, sous les Aiguilles de l'Argentière.
On se pose pour le déjeuner. Le bouquetin également.
Le Puy Gris 2908m trône au centre de la partie Nord du Massif de Belledonne.
La Barre des Ecrins 4102m s'incruste également entre la Meije et le Rateau.
De gauche à droite : le Mont Granier, la Montagne du Chat, le Lac du Bourget, Chambéry, le Massif des Bauges et de Rocher Badon. A l'horizon, la chaine jurassienne s'élance vers le Nord.
Le petit Lac de l'Amiante scintille au pied du sommet.
Dernier panorama avant la descente.

Pour la descente, nous reprenons le même itinéraire jusqu'au Lac de l'Amiante. Ensuite, on partira sur la gauche du lac pour rejoindre un ancien lit glaciaire où les dalles de roche polie et quelques cairns nous aideront à rejoindre le Vallon du Bruyant, mais côté savoyard cette fois-ci.

C'est reparti pour le saut de blocs !
Entre Lac de l'Amiante et Lac de Grand-Maison.
La descente jusqu'au lac se fait beaucoup plus rapidement que la montée.
Les deux trios sur l'horizon du Lac de l'Amiante.
Le Rocher Blanc vient se faire coiffer par quelques cumulus orographiques.
On se dirige vers le pied des Aiguilles de l'Argentière. On aperçoit bien les roches polies par un glacier aujourd'hui disparu.
Quelques lacs sans nom se trouvent sur notre chemin.
Ils permettent un léger reflet des pics rocheux des alentours.

A partir de ces lacs, on peut descendre plus franchement en direction du vallon, on suit alors le Ruisseau du Pin avant de dégringoler vers le Ruisseau du Bruyant. Une légère sente va alors prendre le relai des quelques cairns qui parsèment ces pentes.

Les dalles polies plongent vers l'alpage du Ruisseau du Pin. Un lieu idéal pour le bivouac sauvage.
Zoom sur le Lac de Grand-Maison.
Le Vallon du Bruyant. On reste bien côté savoyard pour ne pas avoir à remonter en direction des cairns et de la sente côté isérois.
Au fur et à mesure de la descente, la chaleur devient de plus en plus écrasante et quelques sapins apparaissent ici et là dans l'alpage.
Peu avant la voiture, les Aiguilles de l'Argentière se détachent plus amplement les unes des autres.

On retrouve les bords du Lac de Grand-Maison en milieu d'après midi. Il fait déjà quasiment 30 degrés à 1700m et on plaint les quelques cyclistes qui tentent encore à cette heure-là l'ascension des cols alpins.

De notre côté, il y a clairement eu plus de monde sur la route que sur les sentiers. Nous n'avons aperçu que deux êtres humains dans cette zone, et encore, ils étaient loin. L'absence de sentiers balisés n'encourageant pas la foule à se rendre dans ce coin. Cela change des lieux sur-fréquentés du massif tels que le Lac Achard, le Vallon de la Pra ou encore les Lacs des Sept-Laux. C'est une belle randonnée dans le Belledonne sauvage.

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ITINÉRAIRE DE LA RANDONNÉE :

Created By
Nicolas Thiers
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