Loading

Hausse des primes d’assurance collective en 2023

Pourquoi, à quelle hauteur et quelles solutions pour les limiter à l’avenir?

L’histoire se répète année après année. Encore une hausse des primes d’assurance collective applicable au 1er avril 2023, et ce, sans aucune bonification des garanties si ce n’est une toute petite, administrative.

C’est malheureusement le triste sort des régimes d’assurance collective financés par les adhérent·e·s depuis quelques années (contrairement à un régime offert par un employeur privé par exemple). En assurance collective, le principe est simple: la totalité des sommes payées en primes doit égaler l’ensemble des prestations reçues.

Or, cette année encore, les prestations payées sont plus élevées que les primes déboursées. Cette tendance s’accentue année après année à cause d’une consommation élevée de médicaments dont le coût est fixé par les compagnies pharmaceutiques. Dans ce contexte, les hypothèses pour le futur ne sont guère encourageantes. Nous sommes face à une situation où la hausse des primes devient inévitable à moins de sabrer dans les garanties, déjà minimalistes selon certain·e·s

Des moyens existent cependant pour limiter ces hausses. Pour mieux comprendre le fonctionnement d’un régime d’assurance collective et contribuer à minimiser l’augmentation de votre contribution, regardez la vidéo ci-dessous.

Primes applicables à compter du premier avril 2023

Assurance maladie

En assurance maladie, le taux contractuel connaît une hausse de 12% et s’explique principalement par le coût de la garantie des médicaments.

Celle-ci représentait à elle seule 82,7% de toutes les réclamations de ce régime en 2020-2021 et est passée à 84,57% de la facture en 2021-2022. Le coût des nouveaux médicaments spécialisés et l’augmentation du nombre de prescriptions expliquent cette hausse inévitable.

Heureusement, un congé partiel de prime sera appliqué pour minimiser l’impact de la hausse, la compensant en partie par des sommes en lien avec la contribution gouvernementale négociée lors de la convention collective 2016-2020. En complément de ce congé partiel, la part employeur négociée dans la convention collective 2020-2023 sera également soustraite aux montants contractuels.

Le fardeau financier qui pèse sur nos membres et les raisons sous-jacentes de la hausse des primes justifient certaines de nos demandes dans le cadre de la négociation nationale pour le renouvellement de la convention collective. Nous revendiquons d’une part une hausse de la contribution de l’employeur en assurance maladie et, d’autre part, la création d’un régime d’assurance médicaments public et universel. Pour en savoir plus sur les avantages que représenterait un tel régime, consultez notre article sur BleuAPTS.

Assurance soins dentaires

En 2023, c’est une hausse de 4,4% qui sera applicable pour ce régime.

Nous avons connu une hausse de primes plus importante l’an dernier du fait du rattrapage des dentistes à la suite de la fermeture de leurs bureaux durant la pandémie, mais nous croyons que ce rattrapage est terminé. Notre évaluation tient donc compte des augmentations liées à l’inflation et à l’accroissement de l’utilisation, des facteurs généralement plus prévisibles.

Régime complémentaire

Au niveau des régimes d’assurance-vie et d’assurance salaire de longue durée (payable après 2 ans d’invalidité), l’analyse des résultats se fait sur une période beaucoup plus longue. Cela s’explique par le fait que les demandes de prestations sont moindres qu’en assurance maladie.

L’analyse des données nous a permis de constater une augmentation marquée des prestations versées dans ces 2 régimes. En assurance-vie, une hausse de 5% est suffisante pour l’instant, ce qui équivaut à une augmentation de moins de 0,20$ par paie.

En assurance salaire de longue durée nous avons constaté qu’un rattrapage était nécessaire, la prime étant trop basse pour couvrir le montant des prestations rendues. En effet, les cas d’invalidité de longue durée ne cessent d’augmenter depuis 2010. Le nombre de personnes en invalidité par tranche de 1000 adhérent·e·s est ainsi passé de moins de 3 en 2010 à 5 en 2018. Nous devons donc ajuster le niveau de la prime pour ce régime afin de refléter cette tendance et, ainsi, assurer un montant total de primes suffisant pour payer les prestations. Une hausse se situant entre 4$ et 10$ par paie sera applicable au 1er avril prochain.

Comme les taux de ces régimes sont des pourcentages du salaire, voici 2 exemples illustrant la différence de coût entre la prime applicable en 2022 et celle applicable en 2023.