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Les jardins de l'Abbaye de Flaran dans le Gers

L'abbaye est implantée dans la vallée de la Baïse, au bord de la rivière qui ondule en méandre, entre la Baïse et le canal de dérivation autrefois destiné à l'alimentation en eau de l'abbaye ainsi qu'au fonctionnement du moulin, construit en aval de l'enclos. Le domaine monastique occupe le fond du vallon, dans un paysage bocager, paisible et verdoyant.

L'ensemble abbatial est parfaitement conservé et restauré, sa construction s'échelonne sur tout le Moyen Âge, depuis le 12e siècle (église abbatiale), jusqu'au 18e siècle (logis de l'abbé). À proximité des jardins, s'élèvent l’église abbatiale, le cloître et ses galeries, les bâtiments conventuels, l'ancien quartier des hôtes.

Extrait de l'Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, par Charles D'HOZIER. (1697-1709). XIV Languedoc, I. (c) Gallica BNF

A Flaran, le jardin médiéval est inclus dans la clôture monastique de l'abbaye cistercienne. Fille de celle de l'Escaladieu, elle fut construite en 1151 par des moines bourguignons, dans le plus pur style cistercien. Au 18e siècle, un aménagement important dote le monastère d'un "quartier des hôtes" et d'un grand jardin. En 1791, le monastère fut vendu à un particulier, puis affecté à une exploitation rurale, et les bâtiments transformés en dépendances agricoles. S'ensuit une période de dégradation continue, à l'issue de laquelle un incendie criminel ravagea une partie des bâtiments en 1970. Le Département achète l'ensemble en 1972. Peu après commence la restauration de l’ensemble par les Monuments Historiques. Les jardins actuels ont été réaménagés en 1987, après la restauration de l'abbaye

Les premiers jardins monastiques européens étaient composés de plantes médicinales - les moines ont été les premiers apothicaires – de plantes aromatiques (pour la distillerie), condimentaires (pour rehausser les aliments) et potagères.

On trouve à Flaran les trois types de jardins que peut comporter un enclos monastique.

Le jardin de cloître : au centre des bâtiments monastiques, il est entouré par des galeries qui desservent l'église et les principaux lieux de vie de l'abbaye. C'est un espace carré enclos, engazonné et orné d'un puits, ici légèrement désaxé. Le jardin de cloître a une valeur symbolique : par son ouverture sur le ciel, il sert de support à la méditation spirituelle du moine qui déambule dans ses galeries. L'eau du puits représente la Vie divine. Dans certains cas, un pommier ou tout autre arbre fruitier pouvait être planté dans le cloître pour rappeler l'histoire d’Adam et Eve et du péché originel.

Le jardin d'agrément à la française : il s'étend sur une très grande surface, à l'est du chevet et de l'ancien « quartier d'hôte » ou logis abbatial construit en 1759. Aménagé après cette date, il est fait pour être vu depuis les fenêtres du premier étage du logis (appartement de l'abbé). Une allée axiale est tracée d'ouest en est depuis le milieu du quartier d'hôte jusqu'au pigeonnier qui marque la clôture orientale des jardins. A la croisée de cette allée axiale avec une allée perpendiculaire, cantonnée par quatre cyprès, se trouve un vaste bassin circulaire. Des allées secondaires divisent le jardin en damier composé de parterres engazonnés. Sur le côté nord, un édicule en pierre du 18e siècle contenait la pompe qui faisait remonter l'eau du canal et alimentait notamment le grand bassin.

Le jardin utile : il fait partie de l'enclos mais il est implanté en bordure, nettement séparé du jardin d'agrément par une haie. Il est en deux parties, la première consacrée au verger, planté de pommiers et de poiriers, la seconde divisée en carrés plantés de plantes médicinales et aromatiques (romarin, lavande, mélisse, sarriette, achillée, menthe…).

Les jardins disposent également d'un pigeonnier et d'un pavillon contenant la pompe de remontage des eaux.

Crédits :

Texte : Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires et Claire Fournier, Service de la connaissance et de l'Inventaire des Patrimoines, Direction de la Culture, Région Occitanie.

Photographies : Philippe Poitou (c) Inventaire, Région Occitanie ; Patrice Thébault (c) CRT Occitanie

Conception : Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.

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