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Banksy:le radeau de Méduse sous forme de graffiti
Quand Maître Gims parle des migrants et du "Radeau de la Méduse", son "tableau préféré depuis gamin" (source)
"Le désespoir et l’espoir réunis sur un même tableau"
Cette photo incroyable, digne du "Radeau de la méduse", gagne le prix Pulitzer (source)
TERRAMMARE: la terremer. Voici le lien à la vidéo tournée avec des smartphones par des jeunes migrants (source)
Tumaranké est un mot qui, dans la langue bambara, parlée au Mali, définit qui voyage à la recherche d'un avenir meilleur. Et c'est aussi le titre du documentaire collectif tourné avec smarthphone par un jeune migrant, produit par Dugong Films. Tumaranké est le résultat du projet European Refuture qui a impliqué un groupe de mineurs étrangers non accompagnés dans un atelier d'éducation à l'image et à la réalisation de films. Un voyage d'un an pour sensibiliser et stimuler leur regard sur la réalité et apprendre à s'exprimer à l'aide de l'outil que chacun d'entre eux a dans sa poche, le smartphone. Le résultat est un journal intime et surprenant fait de morceaux de vie, de moments et de regards: le smartphone devient un outil permettant de s'impliquer à la première personne, de raconter et de partager une expérience.
FUOCOAMMARE (2016) di Gianfranco Rosi- Trailer ufficiale ITA HD
Après avoir remporté le Lion d'or avec "Sacro Gra", le réalisateur Gianfranco Rosi s'est rendu à Lampedusa, débarquant de milliers de migrants en quête de liberté, pour raconter l'une des plus grandes tragédies humaines de notre temps.
Au cours de son voyage autour du monde pour raconter des gens et des endroits invisibles pour la plupart, après l'Inde des bateliers (Boatman), le désert américain d'abandons (Below Sea Level), le Mexique des trafiquants de drogue (El Sicario, salle 164) ), la Rome du Grande Raccordo Anulare (Sacro Gra), Gianfranco Rosi s’est rendu à Lampedusa, dans l’épicentre du battage médiatique, pour tenter, là où il semblerait ne plus exister, l’invisible et ses récits. Suivant sa méthode d’immersion totale, Rosi s’est installé pendant plus d’un an sur l’île, expérimentant ce que signifie vivre sur la frontière la plus symbolique de l’Europe, racontant les différents destins de ceux qui ont toujours vécu sur l’île, les Lampedusans. et ceux qui y arrivent pour aller ailleurs, les migrants. Fuocoammare est né de cette plongée. Elle raconte que Samuel, âgé de 12 ans, va à l'école, aime tirer avec une fronde et partir à la chasse. Il aime les jeux terrestres, même si tout ce qui l’entoure parle de la mer et des hommes, femmes et enfants qui tentent de la traverser pour atteindre son île. Mais ce n’est pas une île comme une autre, c’est Lampedusa, qui atterrit au cours des 20 dernières années avec des milliers de migrants en quête de liberté. Samuele et Lampedusani sont des témoins parfois inconscients, parfois silencieux, parfois participants, de l'une des plus grandes tragédies humaines de notre époque.
Prière laïque (Erri de Luca)
Le 19 avril 2015, au lendemain de la mort en Méditerranée de plus de 800 migrants, l’écrivain italien Erri De Luca disait à la télévision un poème en leur hommage.
Notre mer qui n’es pas aux cieux
et qui de ton sel embrasses
les limites de ton île et du monde,
que ton sel soit béni
que ton fond soit béni
accueille les embarcations bondées
sans route sur tes vagues,
les pêcheurs sortis de la nuit,
et leurs filets parmi les créatures,
qui retournent au matin avec leur pêche
de naufragés sauvés.
ÉTRANGES ÉTRANGERS, Jacques Prévert
En ces sombres temps....
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
Hommes de pays loin
Cobayes des colonies
Doux petits musiciens
Soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
Brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
Ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
Au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
Embauchés débauchés
Manœuvres désœuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
Pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
Rescapés de Franco
Et déportés de France et de Navarre
Pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
La liberté des autres.
Esclaves noirs de Fréjus
Tiraillés et parqués
Au bord d’une petite mer
Où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
Qui évoquez chaque soir
Dans les locaux disciplinaires
Avec une vieille boîte à cigares
Et quelques bouts de fil de fer
Tous les échos de vos villages
Tous les oiseaux de vos forêts
Et ne venez dans la capitale
Que pour fêter au pas cadencé
La prise de la Bastille le quatorze juillet.
Enfants du Sénégal
Départriés expatriés et naturalisés.
Enfants indochinois
Jongleurs aux innocents couteaux
Qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
De jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
Qui dormez aujourd’hui de retour au pays
Le visage dans la terre
Et des hommes incendiaires labourant vos rizières.
On vous a renvoyé
La monnaie de vos papiers dorés
On vous a retourné
Vos petits couteaux dans le dos.
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
Même si mal en vivez
Même si vous en mourez.