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neige sous surveillance 45°17'40.8"N 5°45'56.1"E

C’est à 1 325 m d’altitude, en plein cœur du massif de la Chartreuse, que les experts du Centre d’études de la neige (Météo-France / CNRS) mesurent au quotidien l’évolution du manteau neigeux et de la température. Depuis 1959, la petite station du col de Porte abrite en effet un observatoire nivo-météorologique qui fait aujourd’hui référence.

Grâce à une instrumentation de pointe contrôlée très régulièrement, l’observatoire de Météo-France livre des données fiables sur l’évolution du climat en moyenne montagne.

Appareils de mesure du manteau neigeux au col de Porte

Depuis 1961, des relevés quotidiens sont effectués pour connaître la vitesse du vent, le cumul des précipitations, la température, la hauteur de neige fraîche, la densité du manteau neigeux…

Portrait de Pierre David, cofondateur du site du col de Porte et responsable des mesures météorologiques de 1959 à 1996

À l’origine, les mesures réalisées au col de Porte devaient permettre de mieux comprendre le comportement du manteau neigeux en fonction des conditions météorologiques, notamment pour prévoir le risque d’avalanche.

Ici, on étudie aussi les différents types de grains de neige, grâce un tomographe. C’est très utile pour renseigner sur la qualité du manteau neigeux et sur les processus d’évolution de la neige." Isabelle Gouttevin

Isabelle Gouttevin est responsable de l’équipe Observations du manteau neigeux et de ses interfaces au Centre d’études de la neige.

D’une cinquantaine de paramètres observés dans les années 1960, on est passé à plus de 250 aujourd’hui. Et les mesures qui, au début, concernaient seulement la période hivernale, sont désormais réalisées en continu toute l’année.

Avec le changement climatique, on s’est rendu compte que le signal ne se cantonnait pas à la période hivernale et que c’était intéressant d’avoir des séries temporelles longues d’observation sur l’ensemble de l’année." Isabelle Gouttevin

En reprenant les relevés sur 60 hivers complets, deux chiffres retiennent l’attention : une hausse de la température hivernale d’1 °C et une réduction de l’enneigement de 40 % (soit une baisse moyenne de 38 cm de la hauteur de neige).

Observation d'une carotte de neige au col de Porte.

L’augmentation de la température de l’air est l’un des signes les plus visibles du changement climatique et l’enneigement de moyenne montagne y est particulièrement sensible. Les fluctuations observées à l’observatoire du col de Porte attestent du changement climatique, mais aussi d’une grande variabilité d’une année sur l’autre.

Autre impact mesuré du changement climatique : la baisse de la durée de l’enneigement. Avec une fonte de plus en plus précoce, le col de Porte a ainsi perdu, en moyenne, 4 semaines d’enneigement continu depuis les années 1970.

Mesure du poids d'une carotte de neige pour en déterminer sa densité.
Il y a beaucoup de mesures automatiques en continu toute l’année, même s’il reste des mesures manuelles de référence pendant la période hivernale. Les données sont acquises tous les quarts d’heure et transmises plusieurs fois par jour vers notre laboratoire à Grenoble où elles sont archivées dans une base de données. Elles alimentent les modèles numériques pour prévoir l’évolution du manteau neigeux et sont utilisées par les chercheurs dans leurs travaux." Isabelle Gouttevin

Credits:

[Texte : Anne Baron] - [Photos : Arnaud Bouissou - TERRA]