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Aborder l'égalité, l'équité et l'inclusion des genres dans l'éducation en Afrique pendant la pandémie de COVID-19 PROGRAMME PARTAGE DE CONNAISSANCES ET D'INNOVATIONS DU PARTENARIAT MONDIAL POUR L'ÉDUCATION

Les perturbations des systèmes éducatifs sont très répandues en Afrique subsaharienne

La parité entre les sexes au primaire et au secondaire n'a que très peu progressé en Afrique subsaharienne. Selon cette fiche d'information de l'UNESCO sur l'éducation des filles, « pour un garçon sur 100 en âge de fréquenter le primaire, 123 filles sont privées du droit à l'éducation ». Selon le rapport prioritaire KIX pour le Pôle Afrique 21, les disparités entre les sexes sont exacerbées par les perturbations des systèmes éducatifs qui sont largement vécues dans la région, «Des années d'insécurité et de conflit dans huit pays représentés par le Pôle Afrique 21 du KIX ont perturbé l'éducation, déplaçant des millions de personnes et forçant des milliers d'écoles à fermer soit à long terme soit de façon intermittente ». La pandémie de COVID-19 a exacerbé la situation sur le plan mondial, mais ses répercussions ont été ressenties par certains pays plus que d'autres, et aussi par des groupes plus que d'autres. Moins de filles ont eu la possibilité de poursuivre leur apprentissage pendant la pandémie.

L'égalité, l'équité et l'inclusion des genres restent un facteur crucial dans la réalisation de l'ODD no 4.

Une étude cartographique approfondie (disponible uniquement en anglais) menée par le Pôle Afrique 19 du KIX a révélé des disparités en matière de scolarisation en Afrique de l'Est, de l'Ouest et australe, montrant que les filles sont toujours plus nombreuses que les garçons à être défavorisées. « La scolarisation des filles demeure un défi, avec des taux d'abandon élevés chez les filles, des familles qui privilégient l'éducation des garçons par rapport à celle des filles, des mariages et des grossesses précoces, des installations d'hygiène inadéquates dans les écoles, des violences sexospécifiques et des normes et stéréotypes sexospécifiques néfastes ».

En outre, selon ce rapport, la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions négatives sur des centaines de milliers de familles : la mobilité a été restreinte, des emplois ont disparu et les économies nationales ont reculé.

« Pendant la pandémie, les femmes et les filles effectuent davantage de travaux ménagers non rémunérés, sont confrontées à une augmentation de la violence sexospécifique et ont moins accès aux services de santé sexuelle et reproductive », révèlent à la fois les rapports du Pôle Afrique 19 et du Pôle Afrique 21 du KIX.

De nombreux enfants, en particulier de jeunes filles, ont été contraints de travailler et de se marier de manière précoce.

« Les écoles constituent des espaces sécuritaires pour les filles, car elles sont moins susceptibles d'être exposées aux violences sexuelles et aux mariages précoces forcés », déclare Sarah Anyang Agbor, commissaire de l'Union africaine chargée des ressources humaines, de la science et de la technologie.

Avec les fermetures d'écoles et les périodes prolongées de confinement, « la pandémie a exposé de nombreuses filles à un plus grand risque de violence sexuelle, d'exploitation, de trafic de travail des enfants, de grossesse précoce et d'exclusion sociale ». L'organisme World Vision International estime que « jusqu'à un million de filles en Afrique subsaharienne pourraient ne pas pouvoir retourner à l'école en raison d'une grossesse » dans leur rapport intitulé COVID-19 Aftershocks : Access Denied.

La grossesse des adolescentes est citée comme une cause majeure d'interruption de la scolarisation des filles dans les pays en développement. Des politiques restrictives empêchent les adolescentes enceintes de poursuivre leurs études. De nombreux États membres de l'Union africaine « ont adopté des politiques de continuation ou de réintégration pour garantir que les filles enceintes puissent reprendre l'école après avoir accouché », indique l'organisme Human Rights Watch. En 2020, pour faire suite aux efforts prolongés de groupes de défense des droits de la personne comme Equality Now, la Tanzanie et la Sierra Leone ont levé l'interdiction qui ne permettait pas aux filles de fréquenter l'école pendant leur grossesse ou de poursuivre leur scolarité après l'accouchement.

Une compréhension nuancée des questions en matière de genres, d'équité et d'inclusion dans l'éducation est essentielle pour transformer les systèmes éducatifs dans les pays où KIX opère.

Les parties prenantes de l'éducation des 70 pays à revenu faible et moyen inférieur du KIX ont souligné que l'égalité entre les sexes et l'inclusion dans l'éducation étaient deux questions à aborder de front et à traiter comme des sujets transversaux dans toutes les initiatives du KIX. « Chaque région est confrontée à des défis et des occasions uniques, y compris les statistiques fondamentales afin de savoir si les filles sont dans l'ensemble désavantagées, ou si les garçons le sont », selon les études cartographiques du Pôle Afrique 19 et du Pôle Afrique 21 du KIX.

Anna Maruu, de l'Association flamande pour la coopération au développement et l'assistance technique (VVOB), lors d'une réunion sur les évaluations de l'apprentissage, l'éducation de la petite enfance et l'égalité des genres, a mis en évidence les problèmes spécifiques suivants : pédagogie sensible au genre, formation et soutien des enseignants, en particulier des enseignantes; construction d'infrastructures permettant d'accueillir tous les élèves.

Les travaux de recherche de l'Observatoire du KIX sur les réponses à la COVID-19 mises en œuvre par les systèmes éducatifs en Afrique ont mis en évidence plusieurs initiatives positives concernant l'égalité des genres et l'inclusion dans l'éducation en Afrique:

1. Au Mozambique, le projet d'assainissement urbain a déployé des efforts considérables en matière de santé, d'eau et d'assainissement, en ciblant les besoins des filles. Le gouvernement a construit des toilettes supplémentaires pour les filles et fournit des produits sanitaires gratuitement.

2. Le Sénégal a créé des espaces numériques pour les filles grâce à l'initiative « Girls Out Loud ». Les filles sont encadrées et connectées à leurs pairs au moyen de groupes Facebook. « Les espaces numériques permettent aux filles de chercher en privé des solutions à leurs problèmes personnels ». Les informations sur la COVID-19 sont également diffusées au moyen de la plateforme de médias sociaux.

3. Au Nigeria, le projet « Adolescent Girls Initiative for Learning and Empowerment » (AGILE) encourage l'éducation secondaire des filles. AGILE arrime l'utilisation de la technologie numérique, de la télévision et de la radio pour atteindre les filles dans les zones reculées. AGILE a été adapté pour améliorer l'apprentissage à distance.

4. Au Kenya, au Mali, au Congo, au Zimbabwe et au Bénin, la formation des enseignants, en particulier des femmes, était « prioritaire pour renforcer la capacité à aider les adolescentes à faire face à l'hygiène menstruelle et à les motiver à poursuivre leur apprentissage à la maison et à l'école ».

Ce rapport souligne également l'urgence d'engagements en matière de réforme des politiques pour aborder les questions d'équité et d'inclusion des genres, en particulier les politiques qui visent à ne laisser personne de côté.

S'attaquer aux inégalités entre les sexes dans l'éducation pour parvenir à une éducation de qualité est une partie importante du travail du KIX.

« KIX finance de nouveaux projets axés sur l'égalité des genres et l'éducation des filles. Ces projets ne font que commencer, mais ils sont essentiels pour montrer notre engagement sur ces questions », déclare Tricia Wind, chef de programme du KIX. Des conversations et une mutualisation des connaissances sur l'égalité des genres, l'équité et l'inclusion sont en cours dans tous les pôles du KIX et KIX a engagé des experts pour aider à élargir la compréhension des genres, de l'inclusion et de l'équité dans l'éducation.
Pour en savoir plus sur Programme partage de connaissances et d'innovations du partenariat mondial pour l'éducation, veuillez consulter le site : www.gpekix.org/fr
Created By
Juan Pardo for CommsConsult
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Credits:

The Global Partnership for Education Knowledge and Innovation Exchange (KIX) is a joint endeavour between the Global Partnership for Education and the International Development Research Centre (IDRC). All photos from https://www.flickr.com/photos/gpforeducation/