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16Minutes - N°3 SEMAINE 3 - SIF 2022

La REDIMA en dernière ligne droite

Après trois semaines, le cours de répétition touche bientôt à sa fin. Mais voilà, il reste encore quelques tâches à devoir effectuer avant de pouvoir ranger l’uniforme. Mais pourquoi la REDIMA est-elle si importante ?

Lors des trois dernières journées, on effectue le contrôle puis la reddition du matériel (plus communément appelées REDIMA). Pour n’importe quel cours de répétition, on touche du matériel supplémentaire, que ce soit de l’équipement technique, des véhicules, mais aussi des textiles comme la tenue C, il faut alors rendre ce matériel touché auprès des bases logistiques de l’armée suisse.

Pour toute l’équipe logistique des différentes compagnies, le plus gros défi est évidemment de rétablir le matériel dans les délais. L’instant de vérité est le Rétablissement de la disponibilité du matériel (REDIMA), moment lors duquel il faut compter le matériel, contrôler le fonctionnement de tous les appareils et le nettoyer. La restitution et la remise en état sont donc les deux composantes du REDIMA.

Afin d’arriver au juste nombre et d’effectuer une reddition rapide, le commandant de compagnie a la tâche de trouver une place de rassemblement suffisamment grande et centrale afin que toutes les sections de sa compagnie se retrouvent et effectuent une dernière vérification. Ce moment est crucial, car il est encore possible de revenir sur un éventuel emplacement en cas de manquement, ce qui ne sera plus le cas lors de la reddition au sein de la base logistique.

L’avant-dernier jour commence alors le début de la REDIMA auprès des différentes BLA. C’est donc à ce moment que les chauffeurs vont prendre du temps pour nettoyer les nombreux véhicules utilisés ainsi que faire une dernière fois le plein des véhicules. La troupe va alors être répartie en divers groupes avec chacun une mission afin d’optimiser le temps. Il ne faut pas oublier les cantonnements, que ce soit ceux utilisés lors de l’engagement, mais aussi les principaux. Une équipe va alors rester sur place afin de s’occuper de leur reddition : nettoyage et remise en ordre sont alors les mots d’ordre. Il faudra également s’occuper des formulaires de facturation qui permettront alors un juste contrôle des frais. Bien que ces tâches soient des plus ennuyantes et inintéressantes, c’est surtout toute la planification en aval qui rend la REDIMA attrayante.

Du côté du sergent-major chef, c’est lui qui a comme objectif la planification de cette REDIMA. Il va alors élaborer un concept qui permettra d’être des plus efficaces. Chez le fourrier et le quartier-maître, on va alors effectuer la révision ainsi que la clôture de la comptabilité des différentes compagnies.

Comme nous l’explique le sergent-major chef Pousaz de la compagnie 12 : « C’est une planification qui est complexe et fatiguante au niveau du rythme de sommeil, mais qui est plus que satisfaisante si tout se passe très bien et c’est ce qui rend le challenge attrayant ». Cette REDIMA est donc une complexe planification qui se passe sur une courte durée (1 semaine). C’est grâce à une communication triangulaire entre le sergent-major chef, l’état-major et la base logistique de l’armée que cela peut fonctionner.

Dans les coulisses des cuisines

La cuisine, cet endroit un peu mystérieux au sein duquel on ne voit pas vraiment ce qu’il s’y passe et auquel on n’accorde pas tant d’importance lorsque cela va, mais contre qui on va vite s’énerver en cas de manquement. Pourtant, cet endroit est vital pour une compagnie et permet surtout au soldat de bien commencer sa journée. Focus aujourd’hui sur le sergent Monney et la cuisine de la compagnie d’état-major.

Chaque jour, le chef de cuisine Monney (sous-chef dans le civil à l'hôtel de ville d’Echallens) et son équipe de cuisine se retrouvent derrière les fourneaux pour préparer plus de 160 repas (compagnie + EM). La quantité est donc un sujet que le sergent Monney doit connaître sur le bout des doigts s’il veut éviter le gaspillage. Il s’agit d’une des grandes différences avec sa vie civile. Une autre particularité concerne aussi les menus qui changent pour chaque repas lorsque dans son restaurant, il a affaire à plusieurs recettes certes, mais qui ne changent que rarement. Finalement, il doit aussi prendre en considération le budget qui est de 8.75 CHF par jour et par personne, ce qui influence son menu qui doit alors s’adapter à ce dernier.

Cependant, son travail n’est pas basé uniquement sur une préparation journalière, mais commence déjà deux à trois semaines avant le début du cours cadres. Il va alors planifier son menu, repas après repas, pour les quatre semaines. C’est lui aussi qui s’affaire à la recherche et à la négociation auprès des producteurs locaux afin de pouvoir obtenir des produits du coin au lieu de compter uniquement sur les grands fournisseurs, comme l’explique le chef de cuisine Monney : “ Plus de 60% des denrées alimentaires proviennent de l’économat de l’armée, c’est donc toujours plus sympa de pouvoir compter sur des produits frais”.

Le chef de cuisine a donc plusieurs tâches à réaliser, que ce soit dans la commande de denrées alimentaires, la planification des menus ainsi que finalement l’élaboration des recettes à l’aide de ses connaissances, d’Internet, mais aussi du fameux livre de cuisine permettant d’avoir une vue plus générale sur les quantités. Être chef de cuisine, c’est donc une lourde tâche, mais qui permet toujours d’apporter son lot de plaisirs, comme le sergent Monney nous dit : “Ma mission, c’est que tout le monde ait à manger et si c’est le cas tout le monde travaille bien et est content”. Ce poste permet aussi d’embrasser d’autres voies vu que cette expérience militaire lui a ouvert les portes, du poste de formateur au civil, lui permettant désormais de former des apprentis (NDLR : il en forme actuellement deux au sein de son restaurant). La cuisine est donc un lieu de vie qui permet surtout d’apporter un peu de sourires après chaque repas sur le visage de la troupe.

La vie du soldat

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Bat ondi 16