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La Pyramide du Massif des Grandes-Rousses L'itinéraire des lacs

Réalisée le 24 août 2020

Réveil très matinal en direction du Massif des Grandes-Rousses, à cheval entre le département de l'Isère et le département de la Savoie. Après avoir effectué les 21 virages de la montée jusqu'à L'Alpe d'Huez, plus quelques kilomètres sur une petite route de montagne, on arrive au départ de la randonnée : le parking du Lac Besson. Le Pic Bayle est à l'honneur aujourd'hui ! Du haut de ses 3465m il est le point culminant du Massif des Grandes Rousses. Un seul inconvénient ce matin là : les nuages sont bien plus présents sur les sommets qu'initialement prévu, rendant l'objectif du jour caduque.

Dans l'espoir que le ciel se dégage au fur et à mesure de la matinée, la randonnée vers les cimes du massif débute. Même si l'objectif n'est pas atteint, l'itinéraire a l'avantage de passer près de nombreux lacs et d'atteindre, avant la montée finale, le Glacier des Rousses.

Le départ s'effectue sur un plateau parsemé de nombreux lacs et surplombé par le Dôme des Rousses, deuxième tronçon du téléphérique menant au point culminant du domaine skiable de l'Alpe d'Huez : le Pic du Lac Blanc 3323m.

Malgré une légère brise, les lacs nous offrent quelques beaux reflets :

Depuis le Lac Besson, la Chaîne de Belledonne se dévoile et reste, pour l'instant, bien dégagée
Le reflet des Trois Pics de Belledonne est quelque peu brouillé
Sur le Lac Carrelet, ce sont les nuages qui se reflètent, le Massif du Taillefer n'est pas assez proche et élevé pour avoir ce privilège
Du côté des Grandes Rousses, c'est bien plus bouché. Le Pic Bayle est le sommet au dessus du glacier, dans les nuages...
Après une heure et demi de marche, on atteint le Lac de la Fare dans une ambiance chaotique et fraîche. A partir de ce lac, l'itinéraire se fait totalement hors sentier
On se rassure niveau temps en regardant du côté de Belledonne, en espérant que le ciel bleu arrive jusqu'aux Grandes Rousses. A droite on aperçoit les Aiguilles de l'Argentière
De l'autre côté de Belledonne, une mer de nuages se forme. Les sommets restent épargnés
Quelques centaines de dénivelés en plus après le Lac de la Fare et on arrive à la base de la partie basse du Glacier des Rousses, un autre glacier en piteux état. Il faut traverser la base du glacier jusqu'au col en face
Sur le chemin, le sommet me nargue en alternant soleil et nuages
En tournant la tête, jolie surprise ! Le Lac des Rousses n'était pas indiqué sur l'itinéraire et pourtant il a l'air magnifique. Perché aux alentours de 2800m d'altitude, il est encore partiellement gelé. Il est peu probable que ses icebergs ne dégèlent avant l'hiver
Arrivé au col, on aperçoit le Lac Blanc Supérieur, lui aussi en partie gelé, sous le téléphérique menant au Pic du Lac Blanc.

Les sommets sont toujours dans les nuages, les quelques éclaircies ne suffisent pas pour affronter la pente ultime, la plus raide et la plus délicate. Prendre le risque de devoir la faire dans le brouillard serait dangereux. Un demi tour vers le très esthétique Lac des Rousses s'impose. Mais avant cela, une rencontre se fait !

Plusieurs plants de Génépi sont présents non loin des 3000m d'altitude. Une cueillette s'impose !
En contrebas, on peut apercevoir les lacs sur le plateau inférieur, ici le Lac du Milieu et ses ilots, voisin du Lac de la Fare. Sur ce versant, le Massif des Grandes Rousses est formé de deux ou trois paliers, chacun d'eux étant composé de plateaux où se trouvent plusieurs lacs
Le Lac de la Fare et Belledonne en arrière plan
C'est donc une descente en direction du Lac des Rousses qui se profile. Bien évidemment, une fois le demi tour engagé, le ciel est de plus en plus lumineux
Les nuages bourgeonnent également sur Belledonne
Le bleu laiteux du Lac des Rousses est magnifique. Ce lac doit être assez récent puisque pas ou peu indiqué sur les cartes IGN. Il est né du bras du Glacier des Rousses dont il ne reste que la base qui trempe aujourd'hui dans ses eaux
Voici tout ce qu'il reste du glacier
Vu plus largement, le Lac des Rousses s'étale sous la paroi du Pic de l'Etendard 3464m, second plus haut sommet du massif
Cependant, ce magnifique paysage n'est en aucun cas paisible, les roches accrochées aux derniers blocs glaciaires tombent constamment dans le lac comme on peut le voir sur cette photo. Signe qu'il continue de fondre

Depuis les hauteurs du Lac des Rousses, on peut apercevoir les autres lacs du plateau inférieur.

Ici un lac sans nom mais dont les contours forment un coeur
Le Lac de la Fare au premier plan puis le Lac du Milieu tout à gauche. Sur la droite de la photo, les Massifs du Taillefer et de Belledonne sont départagés par la Vallée de la Romanche
On se situe juste au dessus du Lac de Balme Rousse, lac peu profond et dont la transparence nous offre un festival de couleurs et de formes

Normalement, la descente aurait dû se poursuivre mais la nébulosité se fait de moins en moins présente, me convainquant ainsi de retenter l'ascension du Pic Bayle.

Le Pic Bayle apparait de plus en plus longuement entre chaque passage nuageux
De retour au col de tout à l'heure, il faut maintenant se frayer un chemin entre les blocs rocheux afin d'atteindre la crête de gauche sans pour autant aller jusqu'à sa cime puisqu'on tournera à droite pour gravir le col présent au centre : le Col de la Pyramide
La barre des 3000m est maintenant largement dépassée. On se trouve au même niveau que les nuages
La pente est raide et instable, on évolue dans un éboulis sur une arête calée entre un glacier et un gros névé. Il faut surveiller les nuages, une descente dans le brouillard sur ce type de terrain serait très dangereuse
Au Col de la Pyramide 3351m, on se situe sur le haut du Glacier du Grand Sablat. Dans la trouée, le Plateau d'Emparis se dessine
Les nuages sont de nouveau très présents sur le Pic Bayle (à gauche). Un passage délicat est annoncé avant d'atteindre son arête sommitale. Il est donc plus prudent de ne pas tenter l'ascension
C'est donc ce ''petit'' sommet, peu connu, qui fera office de plan B : le Pic de la Pyramide 3382m. Il suffit de longer l'arête depuis le col jusqu'à son sommet
Les glaciers de la Meije apparaissent de temps à autre
Au sommet du Pic de la Pyramide, on aperçoit le Pic du Lac Blanc avec son téléphérique ainsi que la station de l'Alpe d'Huez

Il est déjà 15h ! Quelques photos au sommet puis il faut redescendre avant de se faire coincer par les nuages. D'autant plus que le Génépi attend dans le sac ! Le retour se fait par le même itinéraire.

On domine le Glacier du Grand Sablat
Malgré les nuages, la vue reste impressionnante notamment sur les différents lacs du Massif des Grandes Rousses
Retour sur le Glacier des Rousses avec son cimetière de roches
Le glacier ruissèle de toute part
Voici deux phénomènes qui aggravent la fonte des glaciers alpins : le ruissèlement de l'eau sur sa surface et le développement d'une algue rendant la neige rosée. Avec le creusement de sa surface par l'écoulement de l'eau et le plus ample captage de la chaleur du soleil par l'algue, les glaciers alpins ont très peu de chance de sortir indemnes
Evidemment, une fois en bas, le Pic Bayle se dégage
Une fois le glacier disparu, il laisse comme traces de gros dômes de roches polies. Celui-ci est composé de roches contenant beaucoup de fer, les faisant ainsi rouiller
L'ambiance au Lac de la Fare est moins chaotique qu'à l'aller
La Vallée de la Romanche baigne sous le soleil. Le Massif du Vercors compose l'arrière-plan
La verdure refait son apparition vers 2400m contrastant avec le gris de la roche et le blanc des glaciers
On contourne le Refuge de la Fare avant d'atteindre le dernier plateau. Il y a de moins en moins de nuages
Passage sous les câbles du téléphérique. Ici, c'est le deuxième tronçon menant au Dôme des Rousses. Plus que quelques kilomètres avant la voiture, le tout en repassant au bord des lacs du début de la randonnée

Une dernière mignonnerie pour clôturer cette composition :

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ITINÉRAIRE DE LA RANDONNÉE :

Created By
Nicolas Thiers
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