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La tour Saint-Victor à Saramon dans le Gers

Le bourg de Saramon est situé au coeur du canton éponyme, à une trentaine de kilomètres au sud-est d’Auch. Il conserve quelques beaux vestiges de constructions de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne. Les bâtiments de ce bourg ont connu de très nombreuses phases de remaniements au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

Le 16 mars 2023, la Tour Saint-Victor s'est effondrée, emportant avec elle des vestiges médiévaux et arrachant une partie du chevet de l'église.

Une étude d'inventaire menée sur le terrain avant l'effondrement de la tour a permis de documenter cet édifice.

L’ancienne église abbatiale, aujourd’hui devenue église paroissiale, est dédiée à saint Pierre et à saint Paul. L'édifice, roman à l’origine, a été remanié à maintes reprises jusqu’au XIXe siècle, moment où les modifications apportées furent les plus importantes. A l'origine, l’église romane du XIIe siècle était à nef unique avec un transept aux bras inégaux, son chevet à pans coupés était prolongé par la tour Saint-Victor aujourd'hui disparue.

La tour était attenante au chevet de l’église. Elle avait été bâtie en même temps que cette dernière, très certainement au XIIe siècle, puis remaniée à plusieurs reprises.

La tour se développait sur trois niveaux : un ancien sanctuaire au rez-de-chaussée, une salle au premier étage et une chambre de cloches au dernier niveau. Seul le rez-de-chaussée de la tour remontait à l’époque romane. Il était bâti en petit appareil identique à l’abside de l’église. Une petite fenêtre romane était conservée sur l’élévation orientale de la tour. Cette fenêtre était ornée de décors peints datant de la 2e moitié du XIIe siècle. Il n’y avait à l’origine aucun accès à la tour depuis l’extérieur de l’église.

Le premier étage de la tour a été bâti à l’époque gothique, probablement au XIVe ou XVe siècle. Il était construit en brique et ne comportait qu’une fine ouverture pouvant s’apparenter à une meurtrière qui s’inscrivait dans une volonté de fortification de l’église probablement au cours de la guerre de Cent Ans.

Les transformations les plus importantes eurent lieu au XIXe siècle. Une porte à linteau droit est percée au rez-de-chaussée de l’élévation nord, très certainement pour contrebalancer le fait qu’à la même période la porte initiale, qui permettait un accès depuis le choeur de l’église, a été bouchée. C’est aussi au XIXe siècle que la tour est surélevée d’un étage supplémentaire destiné à accueillir les cloches avant la construction du clocher-porche occidental. Le sommet de la tour était paré de créneaux et mâchicoulis ayant une valeur uniquement symbolique et trois vastes baies était percées au dernier étage. Enfin, la structure était consolidée par deux contreforts d’angle.

En 2014-2015, ont été découvertes au rez-de-chaussée deux paires de colonnes annelées et peintes au niveau du mur de l'abside.

La fonction de cette tour restait énigmatique. Il semble que l’accès à la partie inférieure se faisait par le choeur de l’église. Le rez-de-chaussée de la tour pouvait servir de chapelle ou de sanctuaire complémentaire en arrière du choeur.

En 2012, il n'y avait plus d'accès à la tour, son toit était effondré. En 2015-2016, la tour a connu une campagne de restauration mais les sécheresses de 2022 ont certainement causé ce désastreux effondrement.

La tour effondrée.

Crédits :

Textes : Anaïs Comet, Sylvie Decottignies, Service de l'Inventaire et de la Connaissance des Patrimoines, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.

Photographies : Amélie Boyer et Anaïs Comet, Service de l'Inventaire et de la Connaissance des Patrimoines, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.

Conception et carte : Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.