Nairobi est une ville qui déborde d’innovation. On y trouve des plateformes qui facilitent les transactions financières sur dispositifs mobiles, connues sous le nom de M-Pesa. De nombreuses entreprises en démarrage, dont Sanergy, créent le changement par le biais d’installations sanitaires de haute qualité et à faible coût. La ville au complet bouillonne de créativité et de dynamisme.
L’élément le plus intéressant de mon travail pour l’équipe des communications de l’Institut d’Afrique de l’Est de l’Université Aga Khan est l’occasion de plonger tête première dans cette bulle d’innovation. J’ai eu la chance d’apprendre auprès de jeunes entrepreneurs et de me laisser inspirer tout en articulant soigneusement leurs histoires de réussite.
Par exemple, je n’avais aucune idée du potentiel d’une seule semence en boule de charbon pour la régénération des forêts perdues du Kenya. Jusqu’à ce que je rencontre Teddy.
Teddy Kinyanjui est cofondateur de Seedballs Kenya, une initiative qui investit dans des méthodes efficaces de plantation d’arbres à faible coût. J’ai eu l’énorme privilège de discuter avec lui et de découvrir son rôle dans la conservation et la reforestation naturelle un peu partout au Kenya.
La plupart des ménages kenyans utilisent le bois comme principale source de carburant, ce qui contribue à la dégradation de millions d’acres de forêts au pays. La plantation de millions d’arbres pour reboiser le pays entraîne d’importants coûts financiers.
Face à ces réalités, Teddy a eu la brillante idée d’insérer des semences d’espèces d’arbres indigènes du Kenya dans des boules de poussière de charbon. La poussière protège les semences contre les animaux qui pourraient les manger et contre les températures extrêmes. Une idée réellement révolutionnaire.
Non seulement les boules de semences sont-elles de précieuses initiatives environnementales, mais elles encouragent en plus la nouvelle génération, dont je fais partie, à agir. Teddy et l’équipe de Seedballs Kenya se rendent souvent dans les écoles du pays pour éduquer les élèves sur l’importance de la protection environnementale. L’équipe organise en outre des concours de catapultage de boules de semences, ce qui rajoute un élément divertissant à la plantation d’arbres. Grâce à Teddy, j’ai même eu la chance de catapulter mes propres boules de semences afin de promouvoir le changement dans ma collectivité.
Mon échange avec ce jeune entrepreneur m’a enseigné d’importantes leçons sur comment atteindre ses objectifs.
Tout d’abord, si vous voulez faire une différence dans votre collectivité, n’ayez pas peur de commencer petit. Une idée de la taille d’une simple semence pourrait avoir un impact immense sur l’écosystème d’une nation entière.
Deuxièmement, il faut poursuivre une carrière qui vous passionne. Nous passons la plus grande partie de nos vies à gagner un revenu, alors pourquoi ne pas donner notre précieux temps à des projets, des initiatives ou de la recherche qui favorise notre bien-être affectif et mental?
Et finalement, assurez-vous d’éduquer les gens qui vous entourent. Cela peut se faire en les sensibilisant à l’importance de la conservation environnementale ou à la promotion des droits des femmes. Le transfert de connaissances à des amis et des proches qui ne connaissent pas bien le contexte du monde en développement pourrait les inspirer à faire d’importants changements.
Une autre histoire de réussite mémorable que j’ai couverte était axée sur une initiative mise en place par des jeunes qui visaient à créer des espaces sécuritaires et accueillants pour les enfants. J’ai eu la chance d’échanger avec des jeunes membres de la Dandora Transformation League (DTL), un organisme communautaire qui s’emploie à créer une banlieue propre, verte et sécuritaire tout en offrant du travail aux jeunes.
Ma collègue et moi avons eu l’occasion d’explorer Dandora, une zone urbaine qui a la réputation d’être peu attrayante et très peu sécuritaire. Cela dit, j’ai été très surprise dès que je suis sortie de la voiture pour découvrir le quartier. Les rues étaient propres et vivantes. Les murs étaient recouverts de jaunes, de bleus et de verts éclatants, et les rues étaient remplies d’enfants qui jouaient et riaient ouvertement. Je ne voyais pas pourquoi mes amis et collègues m’avaient prévenue qu’il s’agissait d’une zone peu reluisante. Dandora était loin d’être laide.
Un des jeunes leaders de l’équipe de la DTL nous a fait visiter les lieux. Nous avons ainsi découvert une cour remplie d’arbres et de jardins élégamment entretenus, des terrains de jeu pour les enfants et des fauteuils conçus pour accueillir des conversations entre adultes.
J’ai été très impressionnée par le fait que la DTL offre des occasions d’emploi à des jeunes qui souhaitent faire une différence dans leur communauté. Les jeunes ont la chance de collaborer en tant que groupe avec l’équipe de la DTL et de gagner un salaire mensuel en nettoyant les cours des résidents de leur collectivité. Non seulement gagnent-ils un salaire, mais ils ont en outre la chance d’être des modèles de rôles pour leurs amis et proches tout en assurant l’entretien d’espaces sécuritaires et accueillants pour les enfants.
De plus, cet organisme change les mentalités des jeunes en leur montrant qu’ils méritent de vivre dans des environnements sains et accueillants où ils peuvent se sentir chez eux.
J’ai eu l’occasion de voir de mes propres yeux la détermination et l’engagement des jeunes envers la création de changements environnementaux, et je me suis sentie réellement inspirée. Ces jeunes m’ont motivée à promouvoir l’investissement dans les jeunes au sein des collectivités défavorisées, en particulier dans le Soudan du Sud, ma terre natale. Ils ont ravivé mon désir de travailler vers mon objectif à long terme : mettre sur pied un organisme d’entraînement sportif dans le Soudan du Sud, dans le but d’offrir aux jeunes d’importantes compétences professionnelles et aptitudes à la vie quotidienne.
Cela dit, je m’estime réellement chanceuse de vivre dans une ville aussi dynamique et innovante que Nairobi. Une ville où les idées peuvent devenir réalité, où on investit dans des occasions pour les jeunes et où le changement significatif est possible. Pour quiconque cherche inspiration ou motivation pour finalement poursuivre ses rêves, Nairobi est un endroit de choix.
Rosie Jervase faisait partie de la cohorte 2018-2019 du Programme de bourses internationales pour la jeunesse. Elle a été placée à l'Institut East Africa de l'Université Aga Khan à Nairobi.
Depuis 1989, la Fondation Aga Khan Canada contribue à la formation de jeunes leaders canadiens dans le domaine du développement international par le biais de son programme de stages en développement international.