Antoine Robelet, 38 ans, est atteint de la maladie héréditaire Charcot-Marie-Tooth. Habituellement, cette pathologie qui se caractérise par une dégénérescence musculaire, ne permet pas une pratique du sport à haut niveau. Pourtant il s’entraîne aujourd’hui parmi les élites.
« Malgré les signes de la maladie, tant que les résultats étaient là, tout allait bien pour moi. Mais à un moment donné lorsqu’on se blesse à répétition, il faut se rendre à l’évidence et faire quelque chose » confie Antoine qui a mis plusieurs années à passer le cap et accepter enfin sa situation.
N’abandonnant pas l’idée de faire du sport, il cherche le moyen de contourner la maladie. C’est ainsi qu’il commence à nager en solitaire. Mais son esprit de compétition et sa volonté d’être accompagné dans sa démarche sportive, l’ont poussé à intégrer la section handisport d’Angers Natation. Malgré ses doutes et son appréhension à l’idée de ne pas être à la hauteur, Antoine s’est lancé dans l’aventure en septembre dernier.
« Je prends du plaisir dans l’effort. Le sport n’est pas seulement un loisir pour moi, c’est une nécessité. » Antoine ne souhaite pas faire de sa maladie un handicap. Quoi qu’il en soit, sur les plots de départ, il ne pense qu’à une seule chose : gagner.
Professeur d’EPS*, Solange a intégré la section handisport d’Angers Natation au début de la saison. Dynamique et volontaire, elle s’entraîne aujourd’hui aux côtés d’Antoine dans la catégorie « maître » de ce club. Elle fait de son histoire atypique une force et combat le handicap au quotidien.
Souffrant d’une déficience auditive depuis sa naissance, l’équitation représente pour elle le moyen de s’exprimer. C’est en pratiquant ce sport que Solange chute et se casse deux vertèbres. Elle doit alors faire le deuil de l’équitation, sport qu’elle pratiquait à haut niveau depuis plusieurs années. Elle choisit donc d’aborder le sport d’une autre manière en encadrant une équipe de jeunes pongistes handisport.
Mais en 2003, Solange vit un accouchement difficile et se retrouve en incapacité d’utiliser les muscles de sa ceinture abdominale. La natation lui étant recommandée, elle s’oriente alors vers cette discipline qui devient en quelques mois une véritable passion. Marc Supiot, son entraîneur, nous confie en souriant qu’elle « est toujours prête à dépasser ses limites et qu'elle ne s’arrête jamais ».
*EPS : Education Physique et Sportive
Sportif et entraîneur de natation, Marc Supiot a également créé la section handisport du club Angers Natation.
Qu'en pense le corps médical ?
Pour plus d'informations sur la section handisport d'Angers Natation : https://abcnatation.fr
Un reportage de Justine Sillé, Yann Barisset, Antoine Hernandès, Noémie Baudouin.