Réalisée le 27-28 mars 2021
Probablement un des plus beaux sites de la région, le cirque de Chichilianne permet de bénéficier de paysages à couper de souffle, et ce, à chaque saison. Les paysages y sont d'ailleurs encore plus impressionnants en prenant de la hauteur, en arpentant une partie des Hauts Plateaux de la Réserve Nationale. C'est avec le Mont Aiguille en maître des lieux que vous traverserez ces immenses espaces sauvages mais également fragiles, entre le département de la Drôme et celui de l'Isère.
La Réserve des Hauts Plateaux du Vercors est plus ou moins facilement accessible par différents pas. Certains sont plus fréquentés que d'autres tels que le Pas de l'Aiguille. Et ces passages vous permettront d'atteindre des paysages bucoliques chargés d'histoire. En l'espace d'une journée ou d'une randonnée sur plusieurs jours, vous serez littéralement secoués par la beauté qu'offre cette partie du Massif du Vercors et ce charme si particulier vous fera, à coup sûr, revenir sur ces sentiers.
L'ascension de la Tête Chevalière peut se réaliser en une seule journée, mais les hautes plaines alliées à un nombre important de petites bergeries et refuges non gardés sont une invitation à rester plusieurs jours en ces lieux. C'est ainsi que nous décidons de réaliser un circuit sur deux jours au-dessus du village de Chichilianne, au pied de l'imposant Mont Aiguille.
Il a plu toute la nuit précédant notre venue dans le Vercors. Les sols sont humides et le ciel encore bien bouché par la nébulosité. Mais les prévisions météorologiques indiquent une dispersion progressive des nuages grâce à l'arrivée d'une puissant anticyclone. C'est donc dans une ambiance plutôt fraiche que nous débutons ce périple en partant depuis le centre nordique de La Richardière, un hameau quelque peu excentré par rapport au village de Chichilianne mais qui se situe davantage au pied du cirque vertacomicorien.
La première étape de cette randonnée est l'ascension du Col de l'Aupet, situé entre le Mont Aiguille et les Plateaux du Vercors. On monte ainsi totalement à l'opposé du sommet de Tête Chevalière. La bifurcation en direction de ce sommet s'effectuera une fois les Hauts Plateaux atteints.
Jour 1 : La traversée des Hauts Plateaux : entre le Pas de la Selle et le Pas de l'Aiguille
Une fois le Pas de la Selle atteint, deux options s'offrent à nous pour rejoindre le Pas de l'Aiguille, prochain objectif de notre randonnée. Soit on effectue la traversée des Rochers du Parquet en bordure des Hauts Plateaux, soit on traverse au milieu des plateaux en passant notamment par la Plaine de Queyrie. C'est cette dernière option qui a primé au vu du temps notamment. Une traversée des Rochers du Parquet dans le brouillard serait dangereuse dans le sens où le vide et les corniches de neige seraient peu visibles. Cependant, la traversée des Plateaux du Vercors dans le brouillard n'est pas une mince affaire non plus. En effet, les sentiers sont délibérément démunis de toute indication une fois dans la Réserve, ce qui peut vite nous amener à nous perdre de par la superficie de ces plateaux. Nous devrons ainsi compter sur notre sens de l'orientation si les éclaircies ne se font pas plus généreuses.
Cette Plaine de Queyrie est à la croisée des différentes périodes qui ont fait l'histoire de la région : des anciennes carrières romaines présentes sur la gauche de la plaine à la forte tradition pastorale des Hauts Plateaux en passant par le maquis du Vercors durant la Seconde Guerre Mondiale. D'ailleurs, la droite de la Plaine de Queyrie est tellement plate qu'elle aurait servi d'aérodrome pour des petits avions militaires lors de la dernière grande guerre.
C'est en s'approchant du second refuge que nos espoirs ont été peu à peu douchés. Tout d'abord en s'apercevant que des gens étaient déjà en possession des lieux puis en apprenant que nous ne pouvions même pas prendre les places restantes, encore fallait-il qu'il y en ait, puisque cela nécessitait une réservation préalable. Le soleil se couche, le froid devient de plus en plus vif et nous n'avons ni tente ni cabane où nous poser. Deux nouvelles options sont élaborées en urgence : soit un retour sur nos pas pour rejoindre la Bergerie de la Jasse de Peyre Rouge à environ 2-3km du Pas de l'Aiguille, soit un avancement de notre périple du lendemain en nous rendant à la Bergerie de Chamousset également à 2-3km de là. C'est la seconde option qui l'emporte. C'est donc exténué par déjà 10h de marche que nous entamons une nouvelle montée en direction de cette bergerie alors même que nous ne savons pas si elle est ouverte ou fermée. C'est notre dernier espoir avant une nuit à la belle étoile. Plan B, ou plutôt C, que nous avons organisé dans nos têtes lors de la montée vers la bergerie : trouver un endroit à l'abri du vent sans trop de neige pour pouvoir au mieux poser nos matelas et nos duvets afin de passer une nuit fraiche et courte mais pas moins nécessaire.
Il n'y aura pas de photos de notre arrivée à la bergerie, il y faisait trop sombre et trop froid. Mais sachez que la bergerie de Chamousset était fermée, nous n'avons donc pas pu dormir à l'intérieur. Le seul endroit accessible et plus ou moins à l'abri se trouvait être une seconde cabane tout près de cette bergerie. Une cabane qui devait certainement servir d'abri pour des moutons lors de la période estivale puisque n'étant faite que de fines planches de bois et sans porte ni fenêtres. C'est donc sur de rudimentaires planches de bois entourées de crottin de mouton congelé que nous mangeons rapidement nos plats lyophilisés avant de nous endormir pour une nuit plutôt fraîche.
Jour 2 : L'ascension de Tête Chevalière et la descente vers Chichilianne
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ITINÉRAIRE DE LA RANDONNÉE :