En France, toutes les forêts sont aujourd’hui fragilisées par le changement climatique. Les arbres, qui sont au centre de cet écosystème riche et complexe, sont confrontés à de nombreuses menaces : sécheresses, canicules, insectes, maladies, incendies, tempêtes… Ces phénomènes ne sont pas nouveaux, mais ils sont de plus en plus intenses et fréquents. Leurs conséquences sur les arbres sont souvent irréversibles, comme on peut l’observer dans les forêts de l’Oise et du Jura.
Dans la forêt de Chantilly, le chêne est encore roi. Ce robuste feuillu représente près de la moitié des arbres du domaine de 6300 hectares. Ici, les chênes comptent parmi les plus grands et les plus anciens d’Europe !
Pourtant, dès 2018, les forestiers ont donné l’alerte : un chêne sur trois est en train de mourir. Depuis, le dépérissement des arbres s’est encore accéléré, faisant craindre la disparition des grands arbres à moyen terme.
Ce que l’on n’a pas vu venir, c’est le cumul des stress. Le chêne a une certaine résistance au manque d’eau, mais le stress hydrique est devenu permanent. Et puis, la situation s’est aggravée avec les vagues de chaleur, qui brûlent les feuilles, et les attaques de hannetons !
Daisy Copeaux, directrice du domaine forestier et immobilier du château de Chantilly
En montagne, la faune et la flore de la forêt sont déjà impactées par le changement climatique. En plus du dépérissement des arbres et des attaques de ravageurs qui s’aggravent, on commence à observer une reproduction précoce pour certaines espèces, c’est notamment le cas du grand tétras, la remontée en altitude des animaux de plaine, une raréfaction des ressources…
Axel Peyric, chargé de mission milieux naturels, parc naturel régional du Haut-Jura
Alors pour aider la forêt à s’adapter à la nouvelle donne climatique, plusieurs pistes sont suivies par les chercheurs et acteurs forestiers. La préservation et la gestion durable de la forêt, en favorisant par exemple la régénération naturelle là où elle est possible, est une priorité.
L’introduction de nouvelles essences mieux adaptées au climat plus chaud et plus sec de demain est aussi à l’étude. Des tests en conditions réelles sont conduits par l’Office national des forêts (ONF) sur de petites parcelles implantées en forêt. Il en existe déjà 90 en Bourgogne-Franche-Comté. On les appelle Îlots d’avenir.
Credits:
[ Texte : Anne Baron ] - [Photos : Arnaud Bouissou - TERRA ]