Le bassin du Furan
Le Furan prend sa source dans les monts du Pilat (le Grand-Bois, à proximité du village du Bessat), à 1600 mètres d'altitude.
Son trajet de 36 kms le conduit jusqu'à la Loire qu'il rejoint à Andrézieux.
Un peu d'histoire
Cettte rivière traverse la ville du sud vers le nord. Sa couverture a commencé dès 1682 au niveau de la place du Peuple puis des Ursules, pour des raisons de sécurité et de salubrité, parce que la rivière servait d'égoût aux particuliers et aux nombreuses industries installées sur son cours, et en raison de fréquentes et meurtrières inondations. La couverture du centre ville était terminée à la fin du 19è siècle.
Les secteurs au delà de la place Carnot, ici la Chaléassière (quartier Bergson) furent traités à partir de 1954 et jusque dans les années 1980.
Actuellement le Furan est couvert depuis Valbenoîte au sud et sur toute la traversée de la ville.
Images du Furan à st-Etienne.
Les inondations liées au Furan.
La forte pente du Furan dans la première partie de son parcours jusqu'à la traversée de Saint-Etienne lui confère un régime torrentiel.
Comme son débit a toujours été très irrégulier, le Furan connaît des périodes de basses eaux, alternant avec des crues extrêmement rapides, dont certaines furent dévastatrices dans le passé, comme celle survenue rue gérentet (rue qui longe l'hôtel de ville) le 22 mai 1827.
Le Furan coulait encore à découvert dans la traversée de la ville. En raison de pluies abondantes, il avait débordé dans le quartier de Badouillère...
Voici ce qu'écrit le journal de l'époque, le Mercure Ségusien :
"Sur les neuf heures du matin, un jeune homme attaché au service du sieur Massardier, se rendait à la Badoulière à Saint-Etienne, avec une voiture chargée de sable; arrivé sur le petit pont de bois qui dessert provisoirement la route, son cheval s'effraye, recule sur le bord, le bord fléchit et la voiture et son malheureux conducteur sont renversés dans le Furens; ce ruisseau, ordinairement si paisible, avait alors toute la force, toute l'impétuosité d'un torrent; son effrayante rapidité entraîne l'infortuné, et nul homme ne peut le secourir : un seul, M. Gérentet, négociant ose concevoir la pensée de le sauver : il s'exposera à une mort presque certaine, mais son cœur généreux est capable d'un grand dévouement".
"M. Gérentet, en un clin-d'œil, a jeté son habit et à l'instant même il se précipite : il saisit le jeune homme, l'enlève sur l'eau, mais en ce moment une vague s'élance qui les renverse tous les deux et les sépare. La puissance indomptable du torrent ne permet plus à M. Gérentet de nager, il est entraîné lui-même et appelle au secours; hélas ! Qui pourra lui en porter : une perche lui est tendue. M. Gérentet la saisit, mais la perche se brise : les vagues un instant le jette sur le bord d'une prairie, M. Gérentet d'une main s'attache à l'herbe, mais l'herbe cède à l'effort..."
"Plus d'espoir, cet honorable citoyen, digne d'un meilleur sort, est impétueusement roulé par les eaux sous la voûte où elles s'engloutissent, entraîné sous la ville qu'elles traversent, et emporté ainsi à une lieue de Saint-Etienne, son corps a été retrouvé au bas du village de Saint-Priest. Celui du jeune homme qu'il avait si courageusement voulu sauver fut arrêté un peu avant».
Ces catastrophes appartiennent au passé, mais le risque de crues existe toujours.