Ci-dessus: sidi bin raissoul, une vieille connaissance.
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Pour la 54e fois au Maroc…
Rien de trop qu'une journée complète pour visiter et admirer cette ville de Tanja, complètement transformée depuis mon dernier passage il y a 5 ans. Elle mérite vraiment son qualificatif de ville blanche. C'est une volonté du Roi nous explique un chauffeur de taxi, Tanja, la porte de l'Afrique, doit être resplendissante. Et c'est lui qui paie... dit-il.
Au coin d'une venelle, la maison dédiée à Ibn Battûta, né à Tanja le 24 février 1304 et mort à Fes quelques 65 ans plus tard, la date n'étant pas authentifiée. Il quitta sa ville natale à 21 ans afin d'effectuer le pèlerinage de la Mecque. Il n'en reviendra que 29 ans plus tard après avoir parcouru l'Afrique du Nord, de l'Est, l'Irak, la Perse, l'Asie mineure, la Russie, l'Asie centrale, les Maldives, la Chine... Après un bref retour il repartira pour l'Andalousie et visitera également tout le Maroc. À la demande du sultan fassi, Abu Inan, il dicte le récit de son voyage, publié en 1355.
La kasbah, ses murs blancs, son jardin, ses patios et les inévitables zelliges.
Cette inscription, en zellige, que l'on ne peut admirer car figurant dans le mausolée (fermé) attenant au patio, attribue la fondation de ce palais en 1151 AH (année de l'Hégire), par le Pacha Bin Ali Rifi. La date est obtenue par le total des valeurs numériques de lettres de la phrase. Explication : les 9 lettres alif, ba, jim, dal, ha, waw, zayn, Ha et Ta sont représentées par les unités de 1 à 9. Les 9 lettres ya, kaf, lam, mim, nun, sin, ayn, fa et Sad sont représentées par les dizaines de 10 à 90. Les 9 lettres qaf, ra, chin, THa, kha, dal, DHad et tha sont représentées par les centaines de 100 à 900. La lettre ghayn représente 1000. دمنك (Dominique) se lirait donc (de droite à gauche) 10 50 40 4, soit 104 !
Je fais mienne cette citation de Guillaume de Sardes : " Les images fixent mes souvenirs, l'écriture les précise. Pour moi, la photographie est avant tout le moyen de retenir un instant et la littérature celui de lui donner un sens ". Exactement ce que je ressens. Cette exposition, dans une des salles du palais associant photographie et écriture est absolument captivante.
Pause au Salon Bleu, ciel bleu, mer bleue, bancs bleus, robes bleues, mais chat gris et jus citron-menthe jaune !
N° 590, Sidi bin raissoul, deux cartes anciennes, années inconnues...
... en 2017, photo figurant dans le livre " Les Marabouts du Maroc "...
... le 27 mai 2022, quelle surprise en voyant s'affairer les travailleurs autour du marabout. Ce qui me donne la possibilité de visiter l'intérieur, complètement en chantier. Même les maisons à l'arrière-plan ont subi un lifting, à l'image de toute la ville de Tanger. Je me réjouis d'y retourner afin d'admirer Sidi bin raissoul dans ses nouveaux atours.
Les boutiques ont également fait peau neuve, les couturiers m'affirment qu'ils sont enchantés de ces nouveaux locaux propres-en-ordre que ne renierait le peuple suisse. La valeur n'attend point le nombre des années dit Rodrigue dans Le Cid !
Comme à Marrakech, les portes ont adopté un nouvel uniforme, fermées aujourd'hui pour la plupart, c'est vendredi. Le trafic intense sur la rue de la Liberté (porte-t-elle bien son nom ?), les drapeaux flottent majestueusement sur le toit du consulat de France.
Un marabout... le stade ultime avant la destruction.
Et un autre, tout proche, situé dans l'enceinte de la mosquée. Aujourd'hui c'est le jour des dames, j'ai pu donc y pénétrer poussée par un attroupement féminin, ravit de la situation.
Une délurée s'extrait de l'essaim piailleur, il faut se méfier des apprences sous le voile noir quasi intégral, elle prend la pause telle une star !
Petit rafraîchissement dans le bassin de notre hébergement, brrr elle est bien frisquette cette eau.
Le menu du soir dans un restaurant 100% bio, assiette en terre, couverts en bois. Tout compris même la boisson que l'on reçoit, faite de jus de fraises et de bananes ainsi que de fruits secs, au premier plan, figues, raisins secs, baies de caroubiers et d'arbousiers. La couleur n'est pas terrible mais c'est très bon.
L'explication par Youssef, de tous les ingrédients entrant dans le menu...
Carine adore les phares...
Un détail concernant Ibn Battûta : lors de son grand voyage, arrivé en avril 1326 à Alexandrie, il donne une description détaillée du phare d'Alexandrie et signale qu'à son retour en 1349 il ne trouva sur ces lieux qu'un tas de ruines !!! Dommage, dommage !
Credits:
©Dominique Wacker-Cao